Rhoda Scott comme on l’aime, en petit comité, libre de faire ce qu’elle veut, comme elle le veut, quand elle le veut, laissant son imagination voguer au gré de son inspiration divine, rayonnante, inspirée. Les amateurs de la première heure ne se lassent pas de la préférer dans cette formule orchestrale réduite à l'essentiel. Elle est ici en trio, entourée de son fidèle batteur, l’énergique et subtil Thomas Derouineau et, à la guitare, de l’élégant et diablement efficace Nicolas Peslier.

Sur une idée de Jean-Pierre Vignola, l’un de ses grands admirateurs, Rhoda Scott se retrouve en vedette d’une grande soirée intitulée « Ladies Night » à Jazz à Vienne, entourée d’un orchestre 100% féminin. La formule plait tant que « L’organiste aux pieds nus » regagne le succès des grands jours tournant à nouveau dans tous les plus grands festivals du monde avec son Lady Quartet constitué de la fine fleur du jazz français au féminin puis son Ladies All Stars. Devenant la matriarche en termes de jazz, telle la druidesse en possession de la potion magique en capacité de la transmettre aux nouvelles générations de femmes, Rhoda Scott sert la cause d’un jazz créatif, moderne, sans cesse en gestation. Mais les amateurs ne retrouvent pas toujours la Rhoda qu’ils chérissent au fond d’eux. Ici, elle est inchangée, libre, enthousiaste, généreuse, souriante, radieuse, inventive, irrésistible… en un mot : solaire !

Jean-Michel Proust - Président de l’Academie du Jazz

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Voilà du nectar de Rhoda et d’orgue Hammond, ce son si prenant et enveloppant, ces basses profondes, cette énergie alternant avec la douceur. Il faut voir Rhoda en concert pour mesurer la fusion avec son instrument, comment parfois elle le secoue ou de suite après le caresse, un spectacle visuel aussi. Rhoda a choisi un répertoire de standards qu’elle n’avait jamais enregistrés jusque-là. Les dialogues contrastés de l’orgue avec la guitare de Nicolas Peslier arbitrés par le subtil drumming de Thomas Derouineau sont d’une clarté sublime et nous font redécouvrir certains standards toujours pas usés et ici régénérés. Magnifique trio vraiment. Du pur jazz à mettre entre toutes les oreilles.

Philippe Desmond